Danse en Seine travaille à une nouvelle version d’Agonie.
Le tout vous sera dévoilé lors de la Scène ouverte, le 14 décembre prochain.Impressions de Marie, danseuse de la compagnie…
L’équipe Agatha accueille de nouvelles recrues pour la scène Agonie. Cette scène est composée sur le principe du collage cinématographique avec différents plans.
La scène Agonie regroupe à l’origine huit danseuses. Huit danseuses pour une victime qui agonise. Les huit corps ne sont qu’un et éprouvent tous la même chose.
La matière chorégraphique nous plonge dans un état de corps de l’ordre du réflexe de défense, on esquive, on se protège, on subit. Un partenaire imaginaire nous malmène et provoque nos mouvements de repli. Nous sommes attaquées, malmenées.
Les danseuses sont dans une endurance avec différents degrés : une défense qui s’oppose ; rejette, la contrainte qui prend le dessus, l’épuisement ; la souffrance jusqu’à la perte de connaissance. Les huit corps résistent jusqu’au bout, ce sont des corps qui endurent.
Les danseuses étaient réparties en deux groupes avec deux partitions collectives puis des moments individuels. C’est une pièce sur le groupe : l’unisson.
La chorégraphe travaille spatialement : les corps sont tantôt accumulés, agglomérés dans un magma, tantôt éclatés. Entre ordre et désordre, appels et échappées. La chorégraphie est exclusivement au sol. A partir d’un répertoire de mouvements d’empreintes, d’opposition, d’appels, de protection le rythme d’exécution s’accélère ou bien se prolonge.
La qualité est tranchante, nette, ou bien, investie avec de moins en moins de force.
Sur la musique de Marin Marais les corps se détachent, se retrouve, se suivent, s’agglutinent. Il y a trois phrases chorégraphiques initiales qui sont adaptées, décomposées, accélérées et réduites.
Les nouvelles recrues : Lucie, Mahaut, Laure V, Caroline, Laure, Camille, Mélusine arrivent à la première répétition avec ses phrases dans la poche.
Dès lors Bérangère peut composer. Le plus grand nombre de danseuses permet de faire différents groupes ce qui créé du relief.
De l’ancienne équipe il y a Emmanuelle, Orianne et Marie. Nous sommes donc dix.
Les nouvelles danseuses passent de manière express par les étapes que les anciennes ont construites en plusieurs représentations.
Maîtriser la qualité saccadée, connaître parfaitement la partition musicale, faire du sol son allié ! Tâche la plus complexe! En peu de répétitions l’espace est modifié, les rôles répartis.
Pour cette version à dix Bérangère nous place par duo ce qui donne une nouvelle ampleur et de nouvelles interprétations possible à cette scène.
Ensemble on trouve comment danser ces partitions précises en étant à quelques centimètres les unes des autres. Chacune trouve son trajet, ses repères, ses partenaires momentanés. Nous travaillons l’écoute du groupe et le partage de l’espace. Les nouvelles danseuses sont très motivées, on arrive rapidement à l’objectif visé par Bérangère pour la scène ouverte.
La nouvelle version joue davantage sur les relations entre les danseuses « victimes ».
L’aplat de corps devient tridimensionnel avec la séparation en plusieurs groupes, les décalages chorégraphiques et surtout les changements d’orientations des danseuses.
Les phrases sont dansées dans un espace multidirectionnel ce qui donne à voir différents espaces à la fois. Les corps s’imprègnent les uns des autres, et laissent une coulée qui disparaît vers l’arrière-scène.
Marie, pour Danse en Seine.